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📢[TRIBUNE] « Opposer nucléaire et solaire, c’est faire fausse route », par Clara Trevisiol (AuRA Digital Solaire)

🔆 𝗢𝗻 𝗻𝗲 𝗹𝗮̂𝗰𝗵𝗲 𝗿𝗶𝗲𝗻 🔆

Le combat continue, parfois en coulisses, pour déconstruire les idées reçues sur le solaire — notamment sur son coût, bien plus compétitif qu’on ne veuille le faire croire.

👉 Merci à Clara TREVISIOL ☀, Présidente d’AuRA Digital Solaire, pour cette tribune claire et engagée intitulée "𝑂𝑝𝑝𝑜𝑠𝑒𝑟 𝑛𝑢𝑐𝑙𝑒́𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑠𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑓𝑎𝑢𝑠𝑠𝑒 𝑟𝑜𝑢𝑡𝑒.".

🔗 Tribune complète à consulter ci-dessous et dans Le Moniteur :

« Opposer nucléaire et solaire, c’est faire fausse route », par Clara Trévisiol (AuRA Digital Solaire)

Alors que la publication du décret de programmation pluriannuelle de l'énergie (PP3) se fait toujours attendre, la présidente de l'association des professionnels du solaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes appelle à sortir des clichés et à mettre fin au débat sur le supposé surcoût des énergies renouvelables électriques.

Publié le 28 juillet 2025 à 12h10

Image d'illustration de l'article

AuRA Digital SolaireClara Trévisiol, présidente de l’association AuRA Digital Solaire

100, 200, 300 milliards d’euros. C’est ce que représenteraient, paraît-il, les soutiens aux énergies renouvelables électriques dans les dix prochaines années. Une « gabegie budgétaire », entend-on.

Une « bombe sur la facture des Français », dénoncent certains. Et si on regardait les faits, tout simplement ?

Depuis mars 2025, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE 3) est sur la table. Objectif affiché : sortir enfin de notre dépendance aux énergies fossiles (encore 60 % de notre mix énergétique) et faire de l’électricité décarbonée notre levier de souveraineté. Mais comme souvent, les chiffres deviennent des armes. Ces fameux « 300 milliards » sont agrégés, déformés, mal compris. Sur cette somme, 200 milliards concernent les réseaux électriques, à moderniser d’urgence, notamment pour s’adapter aux effets du changement climatique.

Or, selon RTE, seules 17% de ces dépenses sont directement liées à l’intégration des énergies renouvelables dont 10% pour le solaire. Des investissements que nous devrons réaliser de toute façon, avec ou sans renouvelables.

Le solaire parmi les énergies les plus compétitives du mix

L’énergie solaire est aujourd’hui l’une des plus compétitives du mix. Selon les données de l’Ademe (avril 2025), le coût actualisé de l’électricité solaire pour les centrales solaires oscille entre 49 et 88 €/MWh, selon la taille et la localisation des projets.

Cette compétitivité s’est accrue avec le temps grâce à une baisse continue des coûts sur la dernière décennie. À titre de comparaison, la CRE a estimé en novembre 2023 le coût complet de production du nucléaire existant à 60,7 €/MWh, tandis que la Cour des comptes situe celui du nouveau nucléaire (type EPR) entre 90 et 120 €/MWh, soit bien en-dessous du prix de marché observé ces dernières années. Contrairement à une idée reçue, le solaire fait baisser la facture, il ne l’augmente pas.

Le solaire, en particulier, offre bien plus qu’une production d’énergie : c’est un levier d’ancrage territorial. Selon une étude Ademe (Rev3, 2023), les projets de transition locale génèrent en moyenne 2/3 de leurs retombées économiques directement dans les territoires via les prestataires locaux. Le solaire, ce sont des loyers pour les agriculteurs, des économies pour les collectivités, des emplois non délocalisables et pour les entreprises qui autoconsomment une partie de l'électricité qu'ils produisent sur leurs toitures.

Et pendant que l’on agite des chiffres pour effrayer, les coûts réels de l’inaction flambent. En 2024, la France a versé 64 milliards d’euros pour ses importations de pétrole et de gaz. Selon RTE, une PPE ambitieuse permettrait d’économiser 210 milliards sur ces importations d’ici 2035, tout en dégageant 66 milliards d’euros d’exportation nette d’électricité. Total : 275 milliards de gains potentiels.

Sortir des caricatures

Le 30 juin 2025, le réacteur de Golfech s’est arrêté : la Garonne était trop chaude pour refroidir les installations. Le solaire, lui, produisait. Il est ce complément agile et résilient dont notre mix a besoin. Dans ce contexte, les déclarations récentes de Bruno Retailleau appelant à stopper le financement public du solaire et de l’éolien sont non seulement infondées, mais dangereuses. Elles opposent des solutions qui doivent être complémentaires. L’urgence énergétique et climatique n’a pas besoin de caricatures.

Défendons une énergie propre, locale, compétitive, et créatrice de valeur dans les territoires. Ce que nous demandons, c’est une trajectoire claire, prévisible, alignée avec une PPE 3 respectueuse de cette trajectoire. Pour que la filière continue à investir, innover et recruter. Opposer nucléaire et solaire, c’est faire fausse route.

La France mérite un débat énergétique à la hauteur des enjeux.

📢 À l’approche de la PPE3, nous resterons vigilants : pas question que les ambitions de déploiement du solaire soient sacrifiées.

Pour une région Solaire et Décarbonée🌿!

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